Knowledge Management, l'art de travailler ensemble

Publié le par Shen & Roelandt

Pour contrer la déferlante chinoise, le Japon mise tout sur l'innovation, dont il veut devenir l'épicentre mondial. Il y consacre 3,4 % de la richesse qu'il produit chaque année.

 
CE n'est plus un écran géant, c'est un mur digital. Immense, divisé en carrés. Cintrée dans son tailleur bleu ciel, un casque avec micro intégré vissé sur les oreilles, l'hôtesse commence la démonstration. Sa main glisse sur le mur et le présentateur de CNN apparaît. Du bout du doigt, elle agrandit ou réduit l'image.Effleurant un autre carré, ce sont des photos de vacances qui défilent, sur un troisième c'est Internet, sur un quatrième c'est un piano virtuel, sur un cinquième c'est une chaîne hi-fi, sur un sixième un feu de cheminée, sur un dernier c'est votre conjoint qui, depuis son téléphone portable, vous prévient de son retard... « C'est le monde entier qui vient à vous, sans bouger de votre salon », explique-t-elle d'une voix fluette. Le programme est baptisé « Ubiquitous Digital Network », ou la faculté quasi divine d'être présent partout en même temps...
 
 
Le monde électronique du Panasonic CenterBienvenue dans le monde de demain au Panasonic Center de Tokyo. Un monde dans lequel tout est électronique, entièrement assujetti aux nouvelles technologies. Un monde dans lequel lorsque vous poserez votre oeuf à la coque sur la table digitale de votre salle à manger la photo de la poule et du fermier apparaîtra sous votre assiette, garantissant la fraîcheur et la traçabilité du produit. Un art de vivre du futur pour lequel Panasonic, filiale du groupe Matsushita, consacre 6 milliards de dollars par an pour la recherche et le développement.
 
Car face à la déferlante chinoise, le Japon n'a d'autre parade que de maintenir sa supériorité technologique. C'est même devenu une cause nationale. Tokyo anticipe un scénario qui le force à réagir : « La Chine viendra talonner le Japon en terme de PIB dans une dizaine d'années, puis l'Inde rattrapera le Japon et à terme il cédera sa place de deuxième puissance économique mondiale », relève-t-on dans le vade-mecum du ministère de l'Économie et de l'Industrie japonais pour la décennie à venir.
 
« Le Japon ne peut pas rivaliser avec les économies émergentes sur la compétitivité des coûts, explique Yasuhiko Yoshida, directeur au ministère de l'Économie. C'est pourquoi il est crucial pour nous de développer des hautes technologies qui apportent de la valeur ajoutée. » Laboratoires de recherche, pôles de compétitivité, universités et entreprises travaillent désormais main dans la main convergeant vers le même objectif : faire du Japon « un centre mondial d'innovations, » explique-t-on au ministère. Un « effort de guerre » auquel le gouvernement consacre 3,4 % du PIB, contre à peine un peu plus de 2 % en France. Et qui porte ses fruits. Aux États-Unis par exemple, sur les dix premières sociétés qui ont déposé des nouveaux brevets l'année dernière, l'on dénombre cinq groupes japonais qui ont breveté entre 1 300 et 2 000 innovations chacun. Et la mobilisation se resserre aujourd'hui pour « la création de nouvelles industries, comme les piles à combustible, les robots qui bientôt feront partie intégrante de la vie privée des gens, ou encore les appareils électroniques numériques », poursuit Yasuhiko Yoshida. Notre but est d'atteindre en 2010 un marché de l'ordre de 300 000 milliards de yens (2 000 milliards d'euros). »

source: http://www.lefigaro.fr/eco/20060920.FIG000000158_robot_et_mur_numerique_bienvenue_dans_le_futur.html

Publié dans japan-kmanagement

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